Littérature: Le Cameroun et l’organisation de la coopération islamique : Radioscopie d’une coopération stratégique
C’est ainsi que s’intitule le nouvel ouvrage de 144 pages commis par le Pr Souley mane, dont la cérémonie de dédicace a eu lieu le 22 août 2024. à Yaoundé.
C’est l’hôtel la Falaise de Yaoundé, qui a servi de décor pour la présentation officielle de la nouvelle publication du Pr Souley Mane, un auteur qui incarne une dimension pluridisciplinaire. C’est ainsi qu’il arbore la tunique de Maître de conférences en service à l’école Normale supérieure de Yaoundé 1, au Département d’histoire, l’homme est également membre de la Commission des libertés des droits de l’homme du Cameroun, et par ailleurs président du Comité d’organisation des activités du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Cameroun (COSAIC)
Nanti d’un bon carnet d’adresse dans le monde islamique, le Pr Souley Mane a publie aux éditions Harmattan dans la collection de l’émergence africaine en 2023 cet ouvrage intitulé » Le Cameroun et l’organisation de la coopération islamique : Radioscopie d’une coopération stratégique ».
Pendant deux heures d’horloges, l’homme des amphis a déroulé devant une audience diverse, la quintessence du contenu de son ouvrage. Avec a ses côtés, un panel constitué de quelques têtes couronnées du monde islamique et universitaire du Cameroun à l’instar du Dr Abdul Karim ABBO Yerima, président du COSAIC, Pr Eugène Désiré Eloundou, et Dr Moussa Oumarou président du CIDIMUC. Ainsi à travers cet ouvrage, l’auteur met en relief les réalisations entretenues entre le Cameroun et les organisations islamiques dans leurs ensembles, ainsi que les dividendes engrangées par le Cameroun dans le cadre de sa coopération avec les institutions islamiques. Par ailleurs, l’auteur a invité le Cameroun à saisir davantage les nombreuses opportunités disponibles dans l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), affin de se positionner au même niveau que certains pays d’Afrique de l’ouest comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui capitalisent à une grande échelle ces nombreuses possibilités qu’offrent l’OCI.
Aussi, l’auteur n’a pas omis de mettre en proéminence quelques points saillants de l’implication de l’OCI au développement du Cameroun, tout en rappellant que le Cameroun a été le tout premier bénéficiaire au monde du financement issu de la BID (Banque islamique de développement), dès sa création en 1975, en ce temps là, le Cameroun avait perçu de la BID une somme de 4,5 milliards de FCFA, pour la construction du barrage hydroélectrique de Songloulou dans la Sanaga Maritime Région du Littoral. Le Pr Souley Mane a ensuite fait savoir qu’à ce jour, le portefeuille de la BID au Cameroun avoisine les 600 milliards FCFA , des fonds qui sont essentiellement injectés dans les transports, l’agriculture, le social, l’énergie. C’est en cela que le Cameroun va abriter la conférence des ministres des affaires étrangères de l’OCI, qui se tiendra au Cameroun à la fin du mois d’août 2024, où le thème va porter sur le transport de la communication comme élément Déclencheur de développement au Cameroun. En cela, l’auteur a fait aussi allusion à la réalisation de grands projets tel que le projet Chari Logone qui a consisté à donner les moyens aux populations pour améliorer leur condition de vie et les conditions de travail. Un projet similaire qui a prosperé dans la région de l’ouest notamment le financement du projet de la culture du riz au pied du mont Mbapit dans le département du Noun.
La deuxième partie de ce manuel, porte sur les relations diplomatiques entre les États membres et l’OCI, qui a vue le jour le 25 septembre 1969 à Rabat au Maroc, après l’incendie criminel qui a touché la mosquée d’Al-Aksa à Jérusalem. À ce jour le siège de l’OCI se trouve à Djeddah capitale économique du royaume d’Arabie Saoudite, l’OCI est la plus grande organisation transnationale au monde après les Nations Unies. Elle compte 57 membres, avec plus d’un milliard 600 millions d’âmes en son sein, dont le Cameroun qui appartient à cette grande famille. L’OCI comporte trois organes principaux à savoir le sommet islamique, qui est l’instance suprême et qui est composé des souverains, des Chefs d’État et des pays membres, ceux-ci se réunissent une fois chaque trois ans. Ensuite, il existe la conférence des ministres des affaires étrangères qui se réunie dans l’un des pays membres chaque année. À cet effet, le Pr Souley Mane informe avec fierté que le Cameroun accueille cette année ce grand événement qui est d’une envergure internationale, après ces deux organes, il y a le secrétariat général qui est l’organe opérationnel de l’OCI. L’auteur indique les raisons pour lesquelles le Cameroun a décidé d’adhérer à l’OCI, précisant que chacun peut aller dans son argumentaire. À cet effet, l’auteur a révélé que du point de vue d’analyse scientifique, les raisons d’adhésion du Cameroun à l’OCI ont été fondé sur plusieurs facteurs de motivations, qui peuvent être d’ordre politique, économique, en passant par le socioculturel. L’auteur a renchérit sa démonstration, en faisant savoir que sur le plan politique, le premier président du Cameroun Ahmadou Ahidjo avait initié l’adhésion du Cameroun à l’OCI en 1974.
Dès cet instant, et surtout avec l’arrivée du président Paul Biya, le Cameroun a poursuivi et accentuer cette politique d’ouverture. Cette politique de diversification des partenaires a fait du Cameroun membre à part entière du Commonwealth, de la Francophonie et membre de l’OCI ce qui lui confère un certain équilibrisme politique. Sur ce plan l’on retrouve un monde judéo-chrétien, incarné par l’Occident, et de l’autre côté il y a le monde arabo-musulman c’est donc la aussi pour l’auteur la preuve de l’équilibre entre l’Occitdent et l’Orient , entre l’islam et le christianisme. L’auteur met également dans son ouvrage un point d’honneur obstiné sur l’économie qui dispose plusieurs enjeux et le Cameroun tire et peut encore tirer des rétributions considérables au sein de l’OCI dont le bras séculier est la BID. Selon l’auteur, le Cameroun exploite cette coopération à hauteur de 40 et 50%. Cependant, il estime que le Cameroun devrait faire mieux si l’on pouvait éviter les lourdeurs administratives et d’autres obstacles qui empêchent d’accroître les aubaines disponibles au sein de l’OCI, se qui situerait le Cameroun au même niveau que certains pays d’Afrique de l’ouest (Sénégal et Côte d’Ivoire). Sans vouloir se lancer dans la guerre des statistiques, Pr Souley Mane a indiqué dans sa conclusion de présentation que la communauté musulmane au Cameroun oscille entre 30 et 35%.
Dans cette brillante analyse sanctionnée par une salve d’applaudissements. Pr Souley Mane, sera relayé par son collègue Pr Eugène Désiré Eloundou qui a assuré la note de lecture,, indiquant d’entrée de jeu que l’OCI à travers la BID a déjà trop apporté au Cameroun. C’est ainsi que l’enseignant d’université a cité pour exemple le bitumage de la route d’Olama dans le département de la Mefou et Akono région du Centre. Une infrastructure qui contribue au développement de cette zone voisine de la capitale. Pr Eloundou a ensuite dévoilé le livre dans sa structure avant d’entrer dans son contenu. Faisant savoir que l’ouvrage est bâti sur trois Chapitres encadré en amont par une introduction et en aval par une conclusion, il est enrichi par un document annexe.
L’ouvrage du Pr Souley Mane coûte la modique somme de 5000 FCFA, visiblement à la portée de toutes les bourses. C’est donc un ouvrage qui est vivement recommandé pour lever les préjugés sur l’OCI et d’autres hautes institutions islamiques qui ne sont pas seulement l’affaire des communautés d’obediances musulmanes, mais qui sont au demeurant des niches d’opportunités pour sortir de la pauvreté et sans discrimination les populations des pays membres de l’OCI.
RÉACTION
« Comme vous le savez, le Cameroun, fait parti des membres de l’OCI, qu’il a adhéré en 1974, et aujourd’hui en 2024 cela fait 50 ans. En 50 ans, il faut s’arrêter un tout petit peu et analyser.en mettant l’accent sur sur les acquis et points positifs de cette coopération. Mais aussi en relevant bien évidemment les points à améliorer. C’est une coopération dynamique, une coopération basé sur le modèle gagnant-gagnant. Et aujourd’hui si nous prenons le cas de la Banque islamique de développement(BID), le portefeuille actif avoisine les 600 milliards de FCFA, qui sont injectés dans les transport, la communication, l’agriculture, le social, et l’énergie. »
François ESSOMBA