Santé Animale : Les vétérinaires en conclave pour plus de professionnalisme
Les acteurs du secteur vétérinaires sont en conclave à Yaoundé du 1er au 3 Août, à la faveur du premier symposium vétérinaire au Cameroun ( VET SYMPO).
C’est sur les hauteurs du Palais des Congrès de Yaoundé, que les médecins vétérinaires ont ténu leur tout premier symposium dédié à leur profession. Une initiative de l’école de Médecine vétérinaire de l’université de Ngaoundéré. Cet événement historique a réuni plus de 400 professionnels vétérinaires venus des quatre coins du Cameroun.
Cette rencontre hautement importante était présidé par le Pr Jaques Famé Ndongo, Ministre d’État en charge de l’Enseignement Supérieur avec à ses côtés le Dr Taïga, Ministre de l’Elevage des Pêches et des Industries animales, avec également les présences du Recteur de l’Université de Ngaoundéré, du Directeur de l’école Vétérinaire de Ngaoundéré Pr Henriette Zangué Adjia, ainsi que des enseignants, de nombreux chercheurs et étudiants. Ce symposium représente une étape cruciale pour le développement de cette profession, qui s’inscrit dans une dynamique de promotion de la santé animale et de la santé publique vétérinaire, qui constitue l’essentiel pour le bien-être des communautés et la prospérité du Cameroun tout entier. Placé sous le thème : « promouvoir l’excellence en médecine vétérinaire en transformant l’enseignement vétérinaire pour un avenir durable » ledit symposium, selon les organisateurs se situe au-delà d’un simple rassemblement des professionnels, mais plutôt une initiative stratégique visant à encourager l’excellence au sein de la communauté vétérinaire.
Ce symposium vise également la souveraineté alimentaire prônée par les autorités républicaines. Celle-ci passe indubitablement par la contribution des institutions universitaires invitées à devenir des incubateurs d’entreprises a rappelé Jacques Famé Ndongo : »Si l’Université ne fait rien pour l’appui au développement, ce qu’elle a ratée sa mission. Raison pour laquelle nous insistons sur l’appui au développement. Et la loi d’orientation de l’enseignement supérieur promulguée par le chef de l’État, le 25 Juillet 2023, il y a à peine un an met l’accent sur deux concepts phares à savoir : l’université entreprise et le statut de l’étudiant entrepreneur. L’université entreprise parceque l’université doit devenir une véritable entreprise. L’université doit également produire . L’enseignement supérieur ne doit pas rester dans le domaine des services. Raison pour laquelle nous mettons l’accent sur l’économie des savoirs: savoir immatériel, savoir matériel. Le savoir immatériel, nous le maîtrisons, mais le savoir matériel nous le maîtrisons de moins en moins. L’étudiant entrepreneur est un étudiant qui apprend à créer et à gérer une entreprise ».
Ainsi, durant trois jours de conférence, d’ateliers et de débats, les experts ont l’occasion d’explorer les nombreuses facettes de la profession vétérinaire. C’est donc un programme riche et diversifié qui est proposé aux participants des dernières avancées de la médecine vétérinaire des innovations en matière de diagnostic et du traitement. À cet effet, Dr Taïga ministre de l’élevage, des pêches et de l’industrie animale en développant son dialectique magistral, a mis l’accent sur les politiques publiques en matière de sécurité alimentaire adossée sur l’import substitution. Le patron de l’élevage, n’a pas omis à cette occasion de mentionner les acquis enregistrés par le gouvernement de la République : » s’il y a une victoire sur l’import substitution que le gouvernement peut se prévaloir aujourd’hui c’est bien évidemment l’arrêt de l’importation de la volaille ainsi que de la viande de porc. Donc il faut produire plus et produire mieux ». Le Dr Taïga a également insisté sur la production locale notamment dans l’élevage et surtout la pêche. « Dans le secteur du poisson, le Cameroun a des grands défis à relever, dans la mesure où le pays importe plus de 250.000 tonnes de poissons par an, pour un montant global de 150 milliards de francs CFA. Ce sont donc des opportunités financières à capter pour vous professionnels de la santé animale. Développer les initiatives dans le secteur du poisson étant donné qu’il y a des cours d’eaux à exploiter pour produire du poisson. Car le goût est dans le prix »
Le premier symposium des vétérinaires du Cameroun, est donc une plateforme qui vise à favoriser le réseautage entre différents acteurs de l’industrie pour des collaborations fructueuses ainsi que des initiatives communes ayant pour objectif le renforcement de la sécurité alimentaire. L’objectif étant de permettre aux Camerounais de consommer de la bonne viande, du poisson ainsi que des produits laitiers sur l’ensemble du territoire national, et qui soient accessibles à toutes les bourses. Ce premier symposium, a le mérite de réunir autour d’une même plateforme, les professionnels Vétérinaires , les para-veterinaires, les chercheurs, les enseignants, les étudiants et les industriels vétérinaires pour un brainstorming objectif.
Dans son intervention, Pr Henriette Zangue Adjia Directeur de l’école des sciences et de la médecine vétérinaire de l’université de Ngaoundéré se veut optimiste quant à l’avenir de ce corps de métier : »Nous sommes convaincus que les discussions et les échanges qui auront lieu ici contribueront à renforcer la cohésion au sein de notre communauté professionnelle et à ouvrir les nouvelles perspectives pour le développement de notre secteur. En abordant les thèmes tels que : l’amélioration des curricula, le renforcement des compétences, les para professionnel, et l’intégration des technologies numériques dans l’enseignement vétérinaire, nous sommes certains qu’il sera créé un écho système éducatif à même de répondre aux besoins de notre temps. » Comme on peut le constater le secteur des vétérinaires au Cameroun a encore de nombreux défis à relever. Cependant, il y a des progrès enregistrés dans le cadre de la recherche vétérinaire, c’est le cas du Laboratoire National Vétérinaire (LANAVET), une structure publique créé en 1983, qui développe déjà la production de ses propres médicaments. Des révelations faites par le Dr Abel WADE Directeur Général de LANAVET
RÉACTION
« Les médicaments vétérinaires que nous utilisions, étaient importés de l’étranger de l’ordre de 20 milliards de francs CFA chaque année. LANAVET a donc pris cette initiative de produire le premier médicament vétérinaire qui qui fait parti des premières réalisations que nous avons mis en place. Nous avons donc un business plan qui est de produire tous les médicaments vétérinaires pour toute l’Afrique, parce qu’il n’existe aucun pays africain qui produit les médicaments vétérinaires, tout est importé. Donc nous voulons faire du made in Cameroon, ça c’est la première chose. La deuxième chose c’est que nous avons le sérum anti-venimeux c’est à usage humain. Ici, on appelait ça l’anasave. Ledit sérum anti-venimeux est fait à base des serpents capturés au Cameroun. Nous avons identifié plusieurs espèces de serpents venimeux en celà nous avons développé un sérum anti-venimeux pour démontrer notre savoir-faire. Désormais à LANAVET c’est le venin des serpents du Cameroun qui est utilisé à base des serpents élevés par nos équipes. Les sérums anti-venimeux qui sont importés de l’Inde par exemple de tiennent pas compte des types de serpents que nous avons au Cameroun. C’est à dire que si avez été mordu par un serpent du Cameroun, et aller en pharmacie pour un produit anti-venimeux qui vient de l’Inde ,celui ci peut s’avérer inefficace et vous pouvez même en mourir. C »est plutôt l’anti-venin qui est fait au Cameroon qui peut vous soigner parce qu’il a été fait à base du venin local. Actuellement nous sommes en négociation avec le Ministère de la santé publique pour que ce produit soit valider. Nous avons également le vaccin contre le choléra. C’est un échantillon que nous avons sorti. Il faut préciser que le choléra est une maladie causé par une bactérie. Nous avons également produit ce vaccin à titre d’exemple. Ce produit est également en cours d’analyse. Je tiens aussi à rappeler que parmi les missions assignées à Lanavet figuraient également la production des vaccins et sérums à usage humain. » »
Par François ESSOMBA